Les dates sont prises, le pays organisateur, l’Azerbaïdjan, est choisi, les responsables sont désignés, mais de nombreux éléments clochent avec la COP 29.
En effet, des associations ont mis en avant le fait qu’il n’y aura aucune femme dans le comité d’organisation de la COP.
Cela semble s’inscrire dans la continuité des précédentes COP mais cela agace de plus en plus, surtout lorsque l’on sait que sur les 28 COP, seulement cinq avaient été présidées par des femmes.
Un retour en arrière ?
Cette COP, comme la précédente reste marquée par une polémique, elle sera présidée par Mukhtar Babayev, un ancien cadre de l’industrie pétrolière. Certaines ONG telles que Global Witness, représentée par Alice Harisson, dénoncent un « sentiment de déjà vu ».
En effet, un homme issu du monde des énergies fossiles dans un régime autoritaire peut rappeler à tout un chacun la précédente édition.
Les femmes, des victimes collatérales ?
Revenons-en aux femmes. Priver la moitié de la population mondiale à une représentation lors d’un sommet sur l’environnement semble inadéquat.
D’autant plus que les chiffres sont alarmants : de nombreuses études mettent en avant qu’à mesure que les effets du dérèglement climatique se font ressentir, les droits des femmes en pâtissent.
Les personnes les plus menacées par le dérèglement climatique sont les plus pauvres. Or sur les 1,3 milliard de personnes vivant dans des conditions de pauvreté, 70% sont des femmes.
Ainsi en 2021, 44 millions de femmes avaient été contraintes de fuir leur domicile pour des raisons climatiques. Ce nombre peut s’avérer encore plus problématique puisque selon l’ONU,
« Une femme sur cinq réfugiées ou déplacées est victime de violence ou de viol ». Ainsi les femmes ne sont que des victimes collatérales qui ne pourraient pas avoir de place dans la discussion ?
Un changement avec les femmes pour le monde
Cette affirmation est en adéquation avec les fondements des COP. En effet dans l’Agenda 21 adopté en 1992 au Sommet de la Terre de Rio, la place des femmes était une partie intégrante du projet initial : « Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable. ».
De plus, d’après un reportage des Echos de Yveline Nicolas, dans les pays du Sud, les coopératives masculines sont majoritairement représentées par des grosses exploitations céréalières dont les denrées sont destinées à l’exportations, alors que les coopératives féminines sont spécialisées majoritairement dans des cultures vivrières. Ces types d’agriculture sont plus en adéquation avec une agriculture juste et régulée. Pour transformer un régime il faut comprendre les tenants et les aboutissants et ainsi y inclure les femmes. De ce fait, les femmes doivent être un des moteurs de la transition écologique.
Conclusion :
Ainsi, une transition semble être en marche avec la participation de nouveaux acteurs dans les COP dont le nombre de participants atteint des records (avec 80 000 personnes présentes en 2022) ; il ne manque plus qu’à intégrer plus harmonieusement les femmes comme acteur à part entière dans les discussions. Une transition avec les femmes pour les femmes et le monde.
Nous verrons l’année prochaine si un nouveau tournant aura lieu…