Une année qui ne commence pas sur des bases solides, mais sur une volonté de changement :

En juillet 2022, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté une importante résolution concernant l’environnement en déclarant que l’accès à un environnement propre, sain et durable est un droit humain universel. Cette résolution a poussé les Etats membres à repenser leurs politiques vis-à-vis de l’écologie et intensifier leurs efforts pour lutter contre le réchauffement climatique et la pollution. Ce vote à 169 pour et 8 absentions montre la volonté commune des Etats à affronter les enjeux environnementaux ensemble et répondre aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Cette résolution lie ce nouveau droit au droit international, elle reconnait aussi un certain nombre d’activités non durables et peu respectueuses de l’environnement comme interférant avec la jouissance pleine de ce droit. Ce droit à un environnement sain et durable est cependant menacé, et cela avant même son officialisation. Le rapport du GIEC d’avril 2022 est alarmant, il annonce un changement climatique sans précédant qui affecterait d’ores et déjà toutes les régions du monde. Ce rapport montrait que plus de 3,3 milliards de personnes étaient vulnérables à ce phénomène et que les habitants côtiers étaient grandement menacés et par conséquent, non durables. Les auteurs du rapport dénonçaient alors le manque de volonté des politiques internationales et nationales quant à la résolution de ce problème majeur. En effet, sans changement les scientifiques estiment que le réchauffement climatique atteindrait les 2,7°C à la fin de notre siècle, ce qui aurait des conséquences plus que dramatiques.

Une année qui débute sur la mise en place de nouveaux objectifs et programmes :

En décembre 2022 s’est tenue à Montréal la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité ou aussi connue sous le nom de COP15. Un accord historique a débouché de ce sommet : l’adoption du Cadre mondial pour la biodiversité ou CMB. Ce cadre comprend le Fond mondial pour la Nature (GBF), il a pour objectif de lutter contre la diminution de la biodiversité, contribuer à la restauration des écosystèmes et à la protection des populations autochtones. Le GBF met ainsi sous protection près de 30% de la planète d’ici 2030. Ce fond a aussi pour rôle d’aider les Etats en développement à augmenter leurs financements.

Le cadre mondial pour la biodiversité compte quatre principaux objectifs : mettre un terme à l’extinction des espèces menacées, utiliser et gérer durablement la biodiversité, partager les avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques et de l’information et finalement de faire en sorte que des moyens adéquats soient mis en œuvre et (soient) accessibles à toutes les parties sans exception.

Une année avant les jeux olympiques, une année pour améliorer l’équité :

Les Jeux Olympiques de 2024 arrivent à grands pas et le sport a toujours été perçu comme un moyen de prôner une culture, une puissance et aujourd’hui un niveau de développement. Le sport apparait pour beaucoup comme un pilier du développement et de la cohésion sociale, c’est sur cette idée que l’Agence française de développement, alliée au comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, lance un appel aux projets Impact 2024 International. Dix projets ont à ce jour été retenus dans sept pays africains : le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Maroc, l’Ouganda, le Sénégal et le Togo.

Ces pays ont chacun proposé des projets qui touchent à différentes strates de la société, aussi bien les enfants via des politiques d’éducation du sport, les personnes en situation de handicap en favorisant leur intégration socio-économique, les femmes qui jusqu’alors ont souvent été mises de coté dans les évènements sportif, les adolescents et jeunes qui pourraient tirer des enseignements de vies par l’intermédiaire du sport, les professionnels qui ainsi pourraient développer de nouvelles activités autour de la culture et du sport…

Ces projets ont tous été sélectionnés car ils proposaient des solutions durables de développement et contribueraient dans le futur à plus d’égalité, de cohésion sociale ainsi que d’influence. Les projets lauréats pourront bénéficier de financement pouvant s’élevés jusqu’à 40 000 euros chacun. Les fonds restants devront être trouvés par les Etats et les associations sportives.

Certains Etats se lancent dans de nouvelles résolutions pour cette année 20233 concernant l’écologie et invitent les autres pays ainsi que les populations à les suivre et se joindre à eux :

A compter du 1er janvier 2023, un certain nombre de changements sont à attendre dans les Etats engagés pour l’environnement. En France, les mesures prises concernent de nombreux domaines : les énergies, les logements, les modes de vie, la mobilité… Ces résolutions ont pour but d’aider les habitants de l’Hexagone à s’inscrire dans la transition écologique tout en préservant les autres piliers du développement durable que sont l’économie et le social. A la grande surprise de tous, les mesures prises touchent au quotidien de tout un chacun sans trop le changer. On signe en France la fin de la vaisselle jetable dans les fast-food pour les repas pris sur place. Cette mesure peut paraître dérisoire mais en réalité elle permet de limiter les déchets plastiques de presque 100 000 tonnes par an.

L’Union Européenne a quant à elle lancé l’ERA-MIN 2023 en fin décembre. L’ERA-MIN est un programme sur 5 années, de 2020 à 2025 et à pour but de concilier les enjeux du développement durable et favoriser l’accélération des mesures pour l’environnement. Il s’allie à différents organismes internationaux comme l’Union Européenne, et à des organismes de recherche nationaux comme ceux du Québec, d’Afrique du Sud ou de Turquie. C’est un appel à projets transnationaux de recherche et d’innovation sur les énergies et matières premières pour encourager le développement durable et favoriser l’économie. Cet appel est lancé en fin décembre 2022, s’achèvera en mars 2023 et les résultats des projets lauréats seront publiés en cet automne 2023. Ces projets peuvent concerner cinq domaines : l’approvisionnement en matière premières et leur exploitation, le renforcement de l’économie circulaire, la transformation et la production des biens, la réduction de l’impact environnemental et climatique et finalement la durabilité sociale quant à la santé, la sécurité et la citoyenneté.

Les enjeux de 2023 :

La protection du Capital naturel est un enjeu majeur pour les nations, il s’agit pour elles de protéger la biodiversité et de limiter les dégâts du réchauffement climatique à la fois sur leurs territoires. Les Etats doivent parvenir à allier actions écologiques et réponses aux besoins d’une population toujours plus nombreuse et en demande de ressources. Depuis fin 2022, on compte sur la planète plus de 8 milliards d’individus, population qu’il faut protéger et nourrir mais aussi guider vers des consommations et des modes de vie plus respectueux de l’environnement pour aussi protéger leur capital naturel. C’est en vue de cet enjeu que la COP15, pour la biodiversité, se tenait en décembre 2022 et que la protection de 30% de la planète a été décidée avec l’Accord de Kunming-Montréal qui attend dès cette année près de 20 milliards de dollars de financement.

Les fonds marins sont un enjeu important pour tous les Etats, c’est un dossier dont on parle encore assez peu, cependant il n’en est pas moins important. L’environnement marin est menacé par toutes les infrastructures qui lient les Etats entre eux comme les lignes téléphoniques, électriques ou d’énergies, ainsi que par toutes les activités minières. Les fonds marins représentent les réels poumons de la planète avant même la forêt d’Amazonie et pourtant la flore marine ne cesse de disparaitre, ce qui met en danger quelques milliers d’espèces animales, parmi lesquelles la baleine noire de l’Atlantique Nord qui compte aujourd’hui moins de 340 individus. Ces menaces apparaissent à la fois à cause des activités maritimes mais aussi à cause de la pollution issus des continents, ce qui montre la nécessité pour les Etats de mettre en place des mesures communes et de se battre ensemble.

Si la forêt amazonienne n’est pas la première source d’oxygène sur Terre elle n’en est pas moins importante et représente aussi un enjeu à elle seule pour les Etats. Le changement de politique au Brésil est accueilli comme un soulagement, en effet près de 60% de la forêt se trouve sur le territoire brésilien, c’est pourquoi la politique de la nation est d’une importance capitale. Le nouveau gouvernement prévoit plusieurs programmes de protection de cette forêt ainsi que de sa biodiversité, la plupart avaient été jusqu’alors interrompus voire supprimés ce qui favorisait la déforestation. Cette déforestation avait même, sous ces politiques, augmentée de 75% ce qui nuisait grandement à la durabilité de cet immense écosystème.

Finalement, un enjeu plus qu’important est celui du bien être des sociétés et des Hommes en général. En effet, les Etats pour répondre au développement durable se doivent aussi de s’assurer que les populations prospèrent, les enjeux sociétaux sont majeurs et doivent permettre de vivre dans des environnements économiques aussi viables que des environnements écologiques. La planète connait des crises sociales majeures avec un coût de la vie qui ne cesse de grandir et une pauvreté toujours plus importante. Les programmes environnementaux se doivent donc d’aider les Etats en développement ainsi que leur population et c’est là que se trouve les réels enjeux pour la communauté internationale.

Emma Cottereau
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