Les rédacteurs en chef de La Tribune, Eugénie Chatelais et Lucas Baude, décryptent 8 événements qui ont marqué selon eux l’actualité internationale du mois.
30/09 : La Chine annonce des Jeux Olympiques d’hiver sans public international
Le 29 septembre dernier, le Comité International Olympique a annoncé que les Jeux Olympiques d’hiver du 4 au 20 février 2022 à Pékin se dérouleront sans public international. En effet, situation sanitaire oblige, seul le public chinois sera autorisé à assister aux épreuves olympiques. Le pays souhaite éviter les stades tokyoïtes vides et exclu pour le moment la possibilité du huis clos. Les sportifs vaccinés seront exemptés de quarantaine mais devront vivre dans une bulle restrictive ayant pour objectif de limiter toute contamination comme par exemple celle du perchiste américain Sam Kendricks et d’autres athlètes australiens aux JO de Tokyo cet été.
01/10 : Ouverture de l’exposition universelle à Dubaï
Reportée de 8 mois en raison de la pandémie de COVID-19, l’exposition universelle de Dubaï 2020 a finalement ouvert ses portes. L’émirat compte accueillir au cours des 6 prochains mois pas moins de 25 millions de visiteurs, ce qui fait de cet événement le plus important organisé depuis le début de la crise sanitaire. L’organisation de ce genre d’événement d’ampleur planétaire fait partie du programme de soft power des pays du Golfe. Les expositions universelles, au même titre que les grands événements sportifs mondiaux (Mondial de football, Jeux olympiques) permettant en effet d’attirer l’attention internationale.
10/10 : Des milliers de Polonais dans la rue pour revendiquer leur attache au droit européen
Vendredi, le Tribunal constitutionnel polonais a affirmé sa volonté de faire primer le droit national sur le droit européen et la réponse du peuple a été rapide et sans appel : des milliers de Polonais se sont donné rendez-vous dans la rue pour affirmer leur attache à leur identité européenne. En effet, cette décision du Tribunal constitutionnel semblait sonner le premier pas vers une éventuelle sortie du pays de l’Union Européenne. Le chef de l’opposition et ancien président du Conseil européen, Donald Tusk, avait alors appelé ses compatriotes à manifester pour “défendre une Pologne européenne”.
23/10 : La Turquie menace d’expulser 10 ambassadeurs occidentaux
Le président turc Erdogan a demandé à son ministre des Affaires étrangères de déclarer 10 ambassadeurs parmi lesquels ceux de France, d’Allemagne ou des États-Unis persona non grata et de les expulser du pays. Cette demande intervient au lendemain d’un appel commun de ces ambassadeurs au gouvernement turc de régler de manière juste l’affaire Kavala (homme d’affaire turc accusé par le gouvernement au pouvoir de chercher à déstabiliser le régime et emprisonné sans jugement depuis 4 ans). Cet appel a été jugé inacceptable par Erdogan et son gouvernement qui a donc demandé leur expulsion du pays. Erdogan a finalement renoncé à expulser les ambassadeurs le 25 octobre pour éviter à son pays, déjà très affaibli économiquement de se retrouver isolé diplomatiquement.
28/10 : L’Oklahoma autorise l’exécution d’un condamné à mort
Après six années sans exécution, l’état américain de l’Oklahoma relance les exécutions des condamnés à mort. Dans le couloir de la mort depuis 2000 pour le meurtre d’une employée pénitentiaire, John Grant s’est vu injecter trois doses d’un cocktail létal. Son décès n’est pas sans répercussion, en effet, cette méthode de condamnation n’était plus appliquée depuis 2014 car les souffrances qu’elle infligeait aux détenus étaient jugées trop importantes. L’homme aurait été pris de convulsions et de vomissements : preuve des multiples failles du protocole mis en place par les autorités. « L’Oklahoma avait saboté ses trois dernières tentatives d’exécution avant sa pause de six ans, mais n’a apparemment tiré aucune leçon de cette expérience », a commenté à Robert Dunham, qui dirige le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC).
30/10 : Ouverture du G20 à Rome
Au cours des 48 heures qu’ont durées cette 16ème réunion du Groupe des 20 a été marqué par une réforme qui peut être considérée comme une réforme de la fiscalité mondiale. L’accord prévoit entre autres une taxation maximale de 15% sur les firmes transnationales. Un autre accord principal concerne la levée des droits de douane sur l’acier et l’aluminium (question qui empoisonnait les relations entre Washington et Bruxelles). Sur le volet climatique, les dirigeants se sont entendus sur un objectif de neutralité carbone à l’horizon du “milieu du siècle”, objectif somme toute assez flou.
31/10 : Rencontre sino-américaine à Rome
Pour la deuxième fois de l’année, les chefs de la diplomatie chinois et américain vont se rencontrer. Après une réunion plutôt tendue en Alaska en mars dernier, Antony Blinken et Wang Yi vont s’entretenir de nouveau mais cette fois-ci en terre européenne à Rome. En marge du G20, auquel la Chine ne participe pas, ces deux puissances mondiales vont pouvoir évoquer de nombreuses thématiques toute aussi problématiques les unes que les autres telles que la gestion du Covid, Taiwan ou encore les droits de l’homme. L’île de Taiwan est le sujet qui cristallise le plus de tension plus particulièrement depuis que la Chine a évoqué la possibilité d’un usage de la force et que Taiwan a affirmé la présence de troupes américaines sur son territoire. Les grandes puissances de ce monde arriveront-elles à pacifier leurs relations ?
31/10 : Ouverture de la COP 26 à Glasgow
Quelques semaines après la publication par le GIEC d’un rapport extrêmement alarmant quant aux conséquences du dérèglement climatique déjà en marche, les dirigeants mondiaux se retrouvent au Royaume-Uni pour tenter de trouver des solutions et principalement de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour information, une délégation de GEM ONU et d’Imp’Act est actuellement à Glasgow pour suivre les échanges de cette COP26, suivez quotidiennement les rencontres auxquels ils participent sur les réseaux sociaux des deux associations.
Eugénie Chatelais
Passionnée de géopolitique avec une appétence particulière pour les thématiques russes et asiatiques.
Lucas Baude
Passionné de relations internationales et de politique, je m’intéresse particulièrement aux zones Asie du Sud et Pacifique ainsi qu’aux questions européennes.